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Le terme « police » désigne de manière générale l'activité consistant à assurer la sécurité des personnes et des biens en faisant appliquer la loi. Les forces de police (communément appelées « la police ») sont les agents (militaires ou civils) qui exercent cette activité.
Étymologie
En
Grec ancien,
polis signifie cité,
Ville, tandis que
politeia désigne la gouvernance de la ville. Le mot deviendra en
Latin,
politia.
C'est de ce politia que découlera le terme français de police, signifiant dans un premier temps « Gouvernement ».
Histoire
Article détaillé : . En France
Au bas comme au haut
Moyen Âge, le pouvoir de police n'est pas distinct, il n'y a d'ailleurs pas séparation des pouvoirs - le même
seigneur pouvant à loisir désigner un coupable, le faire arrêter, le
châtier.
La Monarchie, aux XIIe et XIIIe siècles, verra la naissance de la Maréchaussée, ayant pour fonction de surveiller l'Armée, afin d'éviter que celle-ci ou ses déserteurs ne pillent le pays.
À Paris, en 1254, est créé le chevalier du guet, corps de 25 policiers montés chargés de surveiller la ville de nuit. Le dispositif sera adopté par de nombreuses autres villes.
En 1667, un décret est soumis, par Colbert, au roi (Louis XIV) : La police consiste à assurer le repos du public et des particuliers, à protéger la ville de ce qui peut causer des désordres. Le poste de Lieutenant général de police est créé.
En 1789 disparaîtra la police monarchique - une garde nationale ayant tenté de réprimer la révolution. Dès 1790 seront créés une cinquantaine de commissariats. En 1796, toutes les villes comptant plus de 5 000 habitants comporteront désormais un commissariat. Ce n'est plus le cas depuis longtemps.
Définition juridique des activités de police
En France
La définition actuelle a été établie par les acteurs de la Révolution française. Ainsi, l'article 12 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 affirme : « La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ».
En droit français, il est possible de distinguer deux types de police :
- la police administrative est la prévention des troubles à l'ordre public sous toutes leurs formes ;
- la Police judiciaire vise à la constatation des infractions à la loi pénale, au rassemblement des preuves (qui peut inclure l'aide des services de la Police scientifique) et à la recherche des auteurs d'infraction.
Néanmoins, cette distinction entre police administrative, qui serait préventive, et police judiciaire, qui serait répressive, n'est pas absolue. Elle varie en effet en fonction de l'autorité de référence : le Préfet en matière administrative et la magistrature en matière judiciaire.
En Suisse
La doctrine suisse établit les distinctions suivantes :
- la police secours comprend les activités de sauvegarde de l'ordre public proprement dites (répression des bagarres, agressions, violences conjugales, etc.; recherche de personne disparue; aide à autrui...) ;
- la police administrative s'occupe de tâches de régulation (contrôle des établissements publics, enquêtes sur les naturalisations de ressortissants étrangers, contrôle des prix, etc.)
Au Canada
- La Gendarmerie royale du Canada (GRC), la police fédérale, s'occupe des champs de compétence du gouvernement fédéral au Canada.
- Deux provinces (le Québec et l'Ontario) possèdent un corps de police provinciale chargé du champ de compétence provinciale sur leur territoire. Il s'agit de la Sûreté du Québec (SQ) et de la Police provinciale de l'Ontario (PPO).
- Les autres provinces canadiennes bénéficient des patrouilleurs de la GRC qui occupent à la fois les champs de compétences, tant provincial que fédéral.
- Chaque ville, village ou municipalité a également compétence pour créer son propre corps de police municipale afin d'y maintenir l'ordre et d'y appliquer le Code criminel canadien et les lois pénales provinciales. Si un tel corps n'est pas crée par la municipalité, c'est la police fédérale ou provinciale (selon le cas) qui y a juridiction. Les services policiers fournis par la SQ ou la PPO sont facturés à la municipalité desservie.
- cependant pour qu'une municipalité puisse avoir son propre corps de police, elle doit y avoir au moins 40 000 habitants.
- A Montréal, c'est le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui dessert le territoire de l'ile de Montréal SPVM. En cas de bavure ou d'enquête délicate, on donne généralement l'enquête à un autre corps de police, la SQ par exemple.
Organisations de police
Organisation internationale
Il existe un organisme de coopération policière internationale,
Interpol, qui diffuse aux pays membres les mandats d'arrêt d'internationaux délivrés par les autorités judiciaires nationales.
Dans l'Union européenne, chaque pays possède sa ou ses polices nationales et Europol est l'organisme de coopération des différentes instances policières de l'Union.
S'agissant des échanges en terme de formation professionnelle, le Service de coopération technique internationale de police (SCTIP) assure ces missions entre les pays participants.
En France
Article détaillé : . Trois forces de sécurité effectuent les missions de sécurité intérieure :
- La Police nationale, force civile rattachée à l'État,
- La Gendarmerie nationale, force militaire rattachée à l'État
En Belgique
Article détaillé : .Déviances policières et contrôle de la police
Article détaillé : . Les policiers peuvent commettre des erreurs, des fautes voire des infractions à la loi pénale. Contrairement à d'autres agents, ces comportements peuvent avoir des conséquences tragiques car la police dispose des moyens légaux et matériels d'exercer la force.
Des services de contrôle spécifiques sont chargés d'instruire les affaires concernant les déviances policières. Certains dépendent de l'institution policière, d'autres sont des institutions indépendantes.
Sociologie de police
Article détaillé : . L'étude scientifique de la réalité sociologique des institutions policières est d'apparition relativement récente : au milieu du XXe siècle, aux
États-Unis et au
Canada, puis en
Grande-Bretagne et dans les pays anglo-saxons ; en Europe continentale, à partir des années
1970, en
Allemagne et aux
Pays-Bas notamment. La
France a commencé à être concernée par ce mouvement à la même époque, avec les initiatives de juristes comme Jean-Jacques Gleizal à
Grenoble ou Bernard Asso à
Nice, de criminologues comme Jean Susini, de politologues comme Jean-Louis Loubet del Bayle qui crée à l'Institut d'Études Politiques de Toulouse, le Centre d'études et de recherches sur la police (CERP).
Notes
..
Bibliographie
- Jean-Paul Brodeur, Visages de la police, Presses de l'Université de Montréal, 2002.
- J.-P. Brodeur, D. Monjardet, (ed), Connaitre la police. Grands textes de la recherche anglo-saxonne, IHESI/Documentation Française, 2003
- Jean-Marc Berlière, avec Laurent Chabrun, Les policiers français sous l'occupation, Perrin, 2001
- Benoit Dupont, Construction et réformes d'une police :le cas australien, L'Harmattan, "Sécurité et société", 2002
- Benoît Dupont et Émile Pérez, Les polices au Québec, Collection Que Sais-Je?, Presses Universitaires de France, 2006.
- Jean-Louis Loubet del Bayle, "Police et politique. Une approche sociologique", L'Harmattan, 2006
- Dominique Monjardet, "Ce que fait la police. Une sociologie de la force publique", La Découverte, 1994
- Jean Tulard et al. Du Moyen Âge à nos jours : Histoire et dictionnaire de la police, 2005, Robert Laffont.
- Élie Escondida & Dante Timélos "Face à la police / Face à la justice", 2007, L'ALTIPLANO
Cinématographie
Article détaillé : . - L.627, Bertrand Tavernier
- Le Cousin réalisé par Alain Corneau
- 36 Quai des Orfèvres réalisé par Olivier Marchal
- Le Petit Lieutenant, réalisé par Xavier Beauvois.
- Bibliographie : Olivier Philippe, La Représentation de la police dans le cinéma français (1965-1992), Préface de Jean-Louis Loubet del Bayle, L'Harmattan, Collection Sécurité et société, 1999, 480 p.